mardi 17 octobre 2017

A l'orchestre symphonique J.François Perrault

          Quand le son des violons, puis des cuivres et des percussions s'évanouirent tout la haut sous les voûtes de l'édifice, se mélangeant, s'entrelaçant, se congratulant même, pour se féliciter d'une harmonie aussi parfaite, aussi rythmée, alors j'ai su que l'émotion serait au rendez-vous.
        La cathédrale de Bourges, l'une des plus belles de France, l'abbaye de Fontmorigny chargée d'histoire, autant de lieux prestigieux qui se devaient de vous accueillir pour rendre hommage à votre talent. Voilà un but qui me tenait à cœur.
        Mais comment expliquer, outre la sensibilité du langage musical, l'émotion ressentie, si ce n'est par la vision de cette merveilleuse jeunesse, de sa complicité, de son harmonie et de sa virtuosité. Et toutes ces interprétations réalisées avec une attitude de modestie, sans ostentation, comme si leur prestation relevait de la plus naturelle des expressions.
        Habitués à vivre dans un monde souvent fait de laideur et de violence, votre musique nous apporte l'apaisement vital d'une humanité qu'on avait oubliée et, c'est peut-être aussi là, l'alchimie qui pourrait expliquer notre émerveillement et notre émoi ?
        Alors, pour toutes ces prouesses consistant malgré tout à redonner une saveur à la vie, merci à ces enfants, merci à leur encadrement, merci encore. Votre école est reconnue dans le monde, dites-vous ? Alors que le monde s'inspire de votre école et nous vivrons heureux.

lundi 16 octobre 2017

Deux ans après, il faut que je vous raconte une histoire....

Ma fille assistait tout récemment à un concert donné par l'orchestre West-eastern Divan Orchestra dirigé par Barenboïm à l'auditorium de la Villette à Paris. Ce lieu ouvert au public depuis peu, est paraît-il, remarquable par l'acoustique qu'on y trouve.
Or, ma fille me raconta ce concert en me parlant de cet extraordinaire chef d'orchestre, de cette magnifique mixité dans cet ensemble composé de Palestiniens et d'Israéliens. Elle me parlait de cette fabuleuse complicité entre les musiciens, elle me parlait de cette unité dans la production du beau et, soudain, j'ai vu des larmes embuer ses yeux. Elle s'excusa en me disant qu'elle ne pouvait pas expliquer son comportement et qu'elle ne pouvait pas non plus le maîtriser en parlant de cette soirée. J'ai alors ressenti l'émotion qui m'avait tellement marqué lors de votre concert à Herry, j'ai retouvé tout cela, d'un seul coup, j'ai revu cette même unité qui liait vos jeunes musiciens, j'ai revu cette connivence qui prévaut sans doute dans les grands orchestres. Et puis j'ai revu la détresse qu'ils tentaient de dissimuler pour ce dernier concert avant leur retour au Québec et pour certains, une probable séparation.
     Totalement profane en musique, j'ignore l'expression de cet étrange langage qui parvient à me bouleverser sans que je puisse donner une explication rationnelle. On écoute l'œuvre de l'auteur, mais on écoute aussi l'interprétation et c'est sans doute de cette alchimie que naît l'émotion. Si vous vous produisez dans un cadre prestigieux, je suppose alors que les impressions se renforcent encore et que votre sensibilité s''en ressent.

A l'orchestre symphonique J.François Perrault 2014

C'était lors de votre concert donné en 2014 en l'église d'Herry et je voudrais dire par ce biais,
à Lou Arteau; directrice de tournée
à Eric Vasseur, directeur musical 
à tout l'encadrement
et enfin à ces jeunes qui ne sont encore que des élèves, toute mon admiration. Je voudrais leur exprimer toute ma gratitude pour la qualité de ce concert et un bon retour à Montréal.

Au-delà de vos talents musicaux, les circonstances particulières de ce dernier concert avec la perspective d'une séparation pour certains élèves et de l'éclatement de ce groupe pour d'autres, nous ont permis d'apprécier de manière bouleversante toutes les qualités humaines dont vous êtes capables. Votre école vous enseigne la musique, certes, mais elle est aussi, me  semble-t-il, une formidable école de la vie. Si les notes du concert résonnent encore dans ma tête, je n'oublierai jamais l'image de ces jeunes et de leur chagrin, se réconfortant mutuellement en essayant de cacher leurs regards humides et en tentant, malgré tout, d'accrocher un pauvre sourire à leurs visages devant un public très ému.
       Je me suis dit alors, que la beauté des choses ou des évènements ne s'explique pas, elle existe tout simplement et l'émotion qu'elle provoque ne s'explique pas davantage. Pour ma part, c'est tout cela que vous nous avez démontré ce soir, cette coalition dans la virtuosité musicale, ces amitiés, ces complicités  nées sans doute aussi de la musique. Vous nous avez offert un magnifique spectacle et pour tout cela, je tenais à vous en remercier maintenant, bien trop ému sur le moment, pour vous faire part de mes impressions de vive voix. Merci encore à vous tous, à votre encadrement, à vos professeurs, bref à tout ceux qui  vous accompagnent et qui initient ce genre de projet.

lundi 9 octobre 2017

Philosophie paysanne

Je viens de terminer un livre de et sur Paul Bedel. A cause de cette écriture particulière, j'avoue avoir eu du mal à entrer dans cet ouvrage, mais arrivé au terme de ma lecture, j'ai éprouvé  rétrospectivement un réel plaisir. Voilà la paysannerie que j'aime, respectueuse de l'environnement,  observatrice de la nature, attentive au  cycle des saisons, à la curiosité jamais assouvie, assimilant chaque pierre, chaque brin d'herbe à un être éternel . Malgré cette éternité dont il est convaincu on sent malgré tout au long de son ouvrage, cette préoccupation sous-jacente sur la vie, sur la mort mais toujours cette sagesse, cette poésie magnifique dans sa rusticité. "Mes vaches sont belles parce qu'elles mangent des fleurs", voilà une réflexion de douceur aussi belle que ses vaches.